jeudi 14 juin 2012

ça me révolte

1 - Qu'on dise que les salafistes n'auraient pas du, mais qu'on peut les comprendre vu qu'ils ont été provoqués.
2- Qu'on dise qu'il n'y a pas de liberté d'expression avec la religion.
3- Qu'on dise qu'on ne doit pas toucher au sacré.
4- Qu'on demande et discute le contenu des tableaux.
5- Qu'on discute le talent des artistes qui ont exposé
6- Qu'on dise que ces artistes ne sont pas connus, que la preuve, les oeuvres ne sont pas signées.
7- La réaction des ministres et de la 7oukouma, ce qu'ils disent et le message qu'ils passent.
8- Les émissions télévisées et de radio qui parlent de ce sujet et la qualité de leurs invités.
9- Que personne jusque là n'a dit "ils sont en tort" tout court, qu'il faut les juger tout court, qu'il faut les mettre hors d'état de nuire tout court.
10- Que personne n'a dit que ce gouvernement continue à jouer un jeu dangereux et que c'est nous qui finiront par payer le prix fort.


Je n'ai pas la force d'écrire un billet sur le sujet en bonne et due forme, je n'ai plus la force d'en parler du tout, puisque les plus progressistes de mes amis pensent que oui nous vivons dans un pays musulman et que par conséquent il faut respecter le sacré. Mais qui définit ce sacré? La religion? Mais la religion est interprétée par les Hommes, c'est donc les Hommes qui vont définir le sacré et mettre "les lignes rouges" à ne pas dépasser…
Aujourd'hui je suis triste mais pas à cause de ce que font les salafistes, eux c'est des petits merdeux, la preuves ils ne bougent que la nuit, quand tout le monde dort, ils n'ont pas le culot de faire ce qu'ils veulent en plein jour, ils manquent de couilles...
Eux ne me font pas peur, ceux qui constituent le réel danger pour moi c'est ceux qui leur trouvent des excuses, ceux qui parlent de tout sauf de ce qui est important, en allant du contenu des tableaux au talent des exposants...
A eux je dis, votre bêtise m'exaspère, votre connerie me fait peur.
Aujourd'hui vous comme moi, sommes complices des salafistes, sommes responsables de ce qui se passe au pays... avec notre silence et notre passivité...


vendredi 8 juin 2012

Le père, le fils et le Saint fiancé

Elle est jeune et très jolie. Je ne me souviens pas l'avoir vu un jour, un instant où elle ne sourit pas. Un sourire radieux qui vous donne que vous le vouliez ou pas, l'envie de sourire à votre tour. Elle a aussi de très jolis yeux, des yeux qui brillent et scintillent de mille feux dès que son fiancé l'appelle, des yeux qui s'assombrissent dès qu'elle parle de sa famille.
Elle parle très peu de son père à vrai dire. Tout ce dont je me souviens, c'est qu'elle a dit un jour que sa relation avec lui se résumait à son autorité, à ce qu'elle avait le droit ou pas de faire. Je ne sais pas si ce père est toujours vivant, elle n'en parle quasiment pas. Je ne sais pas si elle l'aime, si elle le respecte, elle a juste tellement peur de lui au point de ne pas en parler.
Elle parle cependant beaucoup de sa mère, de ses frères et de son fiancé.
Elle aime sa mère beaucoup, je dirais même qu'elle se voit en elle. Une femme très gentille qui s'occupe très bien de sa famille. Sans une grande autorité mais elle le respecte beaucoup.
Avec son fiancé, c'est l'amour, le grand. Je le connais c'est un gentil garçon, lui aussi très amoureux.
Avec son cadet, on a l'impression que c'est son bébé. Plus jeune de 11 ans, elle parle de lui et agit avec lui comme si elle était sa maman.
Avec son aîné par contre, rien ne va. Et c'est là toute l'histoire ou presque.
La première chose qu'elle m'a dite à propos de lui c'est qu'il est salafiste. Il l'est apparemment depuis plus de 9 ans mais depuis deux ans, il n'est plus le même.
Avant il était gentil, il faisait ses devoirs en tant que bon religieux et ne s'occupait pas des autres. Simplement, depuis deux ans, il a beaucoup changé et ça s'aggrave de jour en jour. Il a commencé à s'immiscer dans la ville de sa soeur et du frère cadet.
Ce qu'elle doit porter, comment elle doit parler ou se tenir, quand elle doit rentrer, avec qui elle peut sortir et surtout qu'elle ne reste pas seule avec son fiancé.
Le jeune frère a voulu une fois aller à la plage pour une petite demi heure, l'aîné a commencé à crier en "l'accusant" de compter y aller avec une fille (?). J'ai demandé ce qu'étaient leurs réactions, je m'attendais à une vilaine dispute qui commence par ça ne te regarde pas et finit par je fais ce que je veux, mais non, tout ce qu'ils ont fait c'est essayer de le convaincre qu'il comptait y aller tout seul et le petit frère a même finit par renoncer à y aller pour "éviter le problèmes".
C'est une gentille fille, une chic fille, une fille souriante et pleine de vie, une fille sage comme une image, une fille qui a su correspondre au modèle sociétal. Une fille qui a trouvé l'amour, un homme qui lui va, un homme qui lui correspond, un homme qui ressemble d'une certaine manière à son père et son frère.
Un homme certes gentil, qui l'aime mais c'est aussi un homme qui lui dit quoi mettre, pas de sans manche, pas même de demi manche, par cette chaleur torride, elle se voit obligée de mettre tout le temps un gilet car son homme l'exige. Un homme qui lui dit avec qui rester, avec qui parler, à qui répondre et même quoi penser. Si on décide d'aller au restaurant au déjeuner, elle doit d'abord l'appeler, lui dire avec qui elle y va, où elle va, qu'est ce qu'elle compte manger et même lui indiquer le plan de table. Il doit d'abord donner son approbation pour qu'elle mange.
Son plus grand exploit, le plus grand défit qu'elle a pu emporter face à la société, à sa famille et à son homme c'est de porter durant ses fiançailles la robe dont elle rêvait: une robe bustier. Elle a réussi après des mois de travail mais pour elle c'est une belle victoire.
Un jour, elle m'a avoué qu'elle suffoque par moment de toute cette autorité "Mon frère est très sévère, il dirige tout à la maison et nous refuse même la télé. Selon lui c'est un péché. Mon fiancé est trop sévère, je dois toujours lui rendre compte de mes moindre faits et gestes... l'un d'eux doit lâcher un peu prise"



Quand je suis avec elle, je dois faire des efforts énormes pour ne pas la juger mais je n'y arrive pas. Comment puis-je comprendre une fille qui n'a pas le moindre contrôle sur sa vie et qui de plus, trouve que la solution à tous ses maux est dans la mains des hommes de sa vie, ceux même qui causent ces maux. L'un d'eux, comme elle dit, doit lâcher un peu prise pour qu'elle soit plus heureuse.