20/09: Mohamed Bakhti
et Bechir Golli sont arrêtés avec d'autres salafistes pour leurs implications dans l'affaire de l'ambassade USA (Prison El Mornegueya).
24/09: Examen médical, ils sont en bonne santé.
28/09: Début de la gréve de la faim (eux disent
qu'ils l'ont entamé le 20/09).
06/11 (soit plus de 40 jours après): Rencontre avec le
procureur général à la cour d'Appel, pour les
convaincre d’arrêter la gréve, on les a emmené le même jour à
l'hôpital Charles Nicole pour traitement.
07 et 09/11 Le Président de la Cour de justice les
rencontre pour, encore une fois, les dissuader et la constatation du ministère:
Ils sont en bonne santé (plus de 40 jours de gréve!!).
12/11: Liberté conditionnelle pour Bakhti, il est admis au service
de réanimation à l'hôpital Charles Nicole. Golli a été mis
sous sérum et a bu du lait. Le médecin déclare que les deux sont
aptes à prendre une décision et qu'ils refusent d'arrêter la gréve. Golli
retourne en prison.
13/11: La femme de Golli rend visite à son mari en prison, il lui dit qu'il veut
arrêter la gréve, elle va voir le directeur de la prison et ce dernier lui certifie que son mari sera pris en charge immédiatement mais rien n'est fait.
15/11: Décès de Bechir Golli.
17/11: Décès de Mohamed Bakhti
Entre 48 et 55 jours
de gréve pour Bechir Golli et entre 50 et 57 jours pour Mohamed Bakhti (selon
les versions).
Selon le témoignage
de Anouer Lâaroussi un des salafistes arrêtés avec les deux défunts (mêmes accusations) et gréviste avec eux, le 12/11 lorsqu'ils étaient emmené à l'hôpital
Charles Nicole, Mohamed Bakhti et Bechir Golli n'étaient pas dans un état
normal. L'un n'était pas conscient (Golli) et l'autre délirait (Bakhti).
Voilà ce qui s'est
passé, ou du moins c'est selon plusieurs versions. Même
si pour moi tous ces détail n'ont aucune importance.
Je ne dirais pas comme certains, que même
si on ne partage les mêmes convictions, nous respectons les salafistes, ce sont
nos frères et on les aime. Non je ne les aime pas, non je ne les respectent pas
et je ne respecte pas leurs convictions.. et je ne dis pas que je fais la
différence et qu'ils ne sont pas tous pareils.. Non ils sont tous pareils et je
ne les aime pas et je ne les respecte pas.. mais ne pas les aimer et ne pas les
respecter ne veut pas dire demander de les exterminer. Je ne les aimes certes
pas, mais je ne peux pas, moi qui défend toujours les libertés, demander à ce
qu'on leur hôte la leur, sauf bien entendu s'ils violent la loi.
Ce ne sont pas mes frères et franchement,
sur un plan affectif, la mort de ces deux salafistes ne m'a absolument pas
affecté. Je ne les aime pas et ce Bakhti a lui même avoué qu'il était bel et
bien impliqué dans les évènements de Soliman en 2007, il a également
foutu le bordel à la faculté de Lettre de la Mannouba l'année dernière. Alors non je ne suis pas affectée
le moins du monde par leur perte.. Personnellement je ne les ai pas perdu et
je dis même que mort, on est au moins sûr que ce Bakhti ne nuira à personne. La
vue de sa mère éplorée ne me touche même pas..
Ceci dit je suis choquée par cette
affaire. Pour moi, il s'agit d'un détenu, mort en prison suite à une grève de
la faim. Comment est ce possible? Comment peut on permettre ceci? Pourquoi les
a t-on laissé crever?
Tellement de question se bousculent dans
ma tête.. pour moi il est clair que le ministère de la justice est responsable
dans cette affaire..
Dans une grève de la faim, il n'y a pas de
raisons valables ou justes, et d'autres moins. Dans le cas des deux salafistes,
une de leur demande était qu'on les relâche parce qu'ils se disent innocent.. Certains ont dit qu'ils
n'avaient pas le droit de demander ça, moi y compris. mais est ce une raison de
les laisser pourrir pour ça?
Certes je ne les ai pas soutenu, d'abord parce que je n'en ai pas entendu parler mais encore, pour soutenir, je dois être convaincue par sa cause et d'accord avec ses revendications. Mais là on ne parle pas de les soutenir, je ne suis pas d'accord à ce qu'ils soient relâchés s'ils sont impliqués mais tant que ces personnes ont entamé une grève de la faim, il faut veiller à ce qu'il ne meurent pas.
Certes je ne les ai pas soutenu, d'abord parce que je n'en ai pas entendu parler mais encore, pour soutenir, je dois être convaincue par sa cause et d'accord avec ses revendications. Mais là on ne parle pas de les soutenir, je ne suis pas d'accord à ce qu'ils soient relâchés s'ils sont impliqués mais tant que ces personnes ont entamé une grève de la faim, il faut veiller à ce qu'il ne meurent pas.
Dès qu'un gréviste de la faim entame sa
gréve, il doit être vu par un représentant du ministère de la justice,
puisqu'il est sous sa tutelle étant en prison, pour lui expliquer les
conséquences que peut avoir son acte sur sa santé. Dans notre cas, le
procureur général ne les a reçu que 40 jours après.
Ensuite, les grévistes doivent être
surveillés et pris en charge s'il y a complications. Ils doivent être
surveillés et si un médecin les déclarent inaptes à prendre une
décision pour une raison ou une autre (perte de connaissance, délire, coma...),
la gréve doit être interrompue de force et les moyens médicaux existent pour
éviter le pire. Toujours dans le cas de nos salafistes, nous n'avons pas encore
de résultat d'enquête, mais d'après les témoignage et notamment celui de Anouer
Lâaroussi, nous savons que les salafistes n'ont pas été surveillés ou assistés
(responsabilité du ministère de la justice) et n'ont pas été pris en
charge ou déclarés inaptes quand il le fallait (responsabilité des
médecins traitants et du ministère de la justice). Pire encore, un des gréviste
a déclaré qu'il voulait interrompre la gréve, le responsable de la prison a été
mis au courant par sa femme à qui il certifie de faire le nécessaire et rien
n'est fait (responsabilité du responsable de la prison et donc du
ministère de la justice)
Mais encore, pour obtenir gain de cause
dans une gréve de la faim, il doit y avoir buzz médiatique, et il faut
mobiliser les ONG et la société civile et là, c'est la responsabilité des
avocats de la défense qui n'ont pas fait leur boulot en ne communiquant pas
auprès des médias, ONG et société civile.. Ils se sont contentés de créer une
page facebook et d'organiser une protestation devant le tribunal (près d'un
mois après) et ce en n'invitant que les islamistes.. Par conséquent, les
avocats de la défenses (qui considèrent que les ONG sont la création du diable)
doivent assumer eux aussi leur responsabilité dans la mort de ces salafistes.
J'aimerais aussi souligner le fait que ces
avocats, les salafistes et Samir DILOU, disent que tout est de la faute des
médias et de l'opposition.. oui oui vous ne rêvez pas, parce que quand deux
salafistes meurent suite à une gréve de la faim dans la prison qui est sous la
tutelle du ministère de la justice et donc d'un gouvernement Nahdhaoui, les
responsables c'est les médias et l'opposition...
DILOU a clairement dit avant hier sur la chaîne
Ettounseya et dans l'émission "21h" (attassi3a massa2an):
يجب تحميل المسؤوليّة
للإعلام والمعارضة، عملتوا علينا ضغط عالسّلفيّين، شدّوهم شدّوهم و خوّفتوا الرّأي
العام (إي إي مازالت حكاية فزّاعة) وتوّا كيف ماتوا السّلفيّين ولّيتوا تلوموا
علينا وتو بعد نهارين ينساواهم ويرجعوا يضغطوا باش نشدّوا السّلفيّين
Alors M. le Ministre, c'est vraiment
honteux de mentir, et de vouloir manipuler les gens juste pour ne pas assumer
vos responsabilités... c'est honteux de vouloir faire porter le chapeau à
d'autres..
Les médias et l'opposition n'ont fait que
demander d'appliquer la loi pour les salafistes quand vous (gouvernement)
faisiez semblant de ne pas voir leurs dépassements, on ne demandait que
justice..
M. le Ministre, supposons que ce que vous
dites est vrai, les médias et l'opposition et les médias ont fait pression pour
que vous (gouvernement) arrêtiez les salafistes. Est ce une reconnaissance
implicite de votre part, que votre gouvernement n'est pas assez fort pour
résister à la pression et faire ce qui est juste et que pire encore, vous avez
fait une campagne d'arrestations aléatoire? Arrêtons donc, la seule raison
qui vous a poussé à ne plus protéger les salafistes, c'est qu'ils ont fâché les
USA, et que vous deviez faire quelques arrestations pour que nos
bienfaiteurs ne se fâchent pas.
Bref, je ne m'attarderais pas sur ce qu'a dit
Dilou car son débit de conneries ne mérite même pas qu'on en parle.. si j'écris cette note c'est parce que j'ai passé toute une semaine à voir des réflexions, certes c'est personnel et chacun est libre, mais tout de même extrêmes.. Il y a ceux qui disent " يمشيوا ينيكوا ويستاهلوا، وبنقص كلب، وملاّ راحة العاقبة للبقيّة" et ce n'est pas forcément qu'on souhaite la mort qui me gêne, et ce n'est pas non plus d'un côté humanitaire que je perçois les choses, c'est uniquement une question de droits.. Ce qui s'est passé est très grave, si nous voulons un état de droit, il est inadmissible de fermer les yeux sur des dépassements, juste parce que les victimes sont des salafistes ou pas des nôtres.. Et il y a ceux qui disent c'est nos frères et il ne fallait pas en arriver là et même si on n'est pas d'accord idéologiquement.. pourquoi tant d'hypocrisie? et puis surtout ce n'est pas une question d'idéologie? êtes vous seulement conscient qu'en parlant ainsi vous les faites passer pour des prisonniers politiques? des prisonnier d'opinions? non messieurs, nous avons bien des prisonniers d'opinion en Tunisie mais ce ne sont pas ces salafistes.. eux c'est des détenus de droit général.. aujourd'hui nos détenus d'opinion sont Jabeur Mejri et Ghazi Beji (même si M. Dilou ne les considère pas de la sorte) mais eux au moins n'ont rien cassé et rien brûlé et n'ont pas cherché pas à causer du tort aux autres..
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